l’espace suspendu

une création des Productions Recto-Verso

Artistes participants

Carol-Ann Belzil-Normand et Ludovic Boney

Genre

Oeuvres en réalité augmentée

Informations 

Disponible en tout temps à partir du 1er février

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Lieux

YMCA Saint-Roch
Terrasse de la Côte d’Abraham

Présenté en collaboration avec le YMCA et Méduse

Description

L’Espace suspendu est un parcours d’œuvres flottantes en milieu urbain qui se révèlent à travers la réalité augmentée. Les œuvres invisibles à l’œil nu sont de véritables surprises à découvrir à travers votre appareil intelligent le temps d’une balade dans les environs du quartier St-Roch. Le parcours est pensé et créé dans le but de se réapproprier des espaces qui se sont transformés ces dernières années. Les Productions Recto-Verso vous proposent d’aller à la découverte d’œuvres originales qui forment en quelque sorte un écosystème artistique parallèle au cœur de la basse-ville.

DÉCOUVREZ L’INVISIBLE !

Rendre visible par Carol-Ann Belzil-Normand (YMCA Saint-Roch)

« Rendre visible » est un projet ouvert qui s’intéresse au corps féminin en relation avec l’architecture. Il s’agit d’une œuvre en réalité augmentée faisant acte de présence sensible dans le quartier Saint-Roch.  Le corps féminin représenté dans l’application occupe l’espace architectural de manière résolue, totale, et devient de ce fait une manifestation positive de la présence du féminin dans la ville. Comme le mentionne Leslie Kern « […] les corps des femmes sont souvent compromis comme étant la cause ou le symptôme des problèmes urbains.[1] » Dans ce cas-ci, le corps féminin se manifeste de manière inattendue puisque le rapport à l’échelle de l’œuvre en correspondance avec l’architecture prend un sens particulier. À l’encontre de la verticalité des bâtiments, l’horizontalité du corps embrasse le sol. Il s’agit d’un rapport corporel à l’horizontal qui permet une relation porteuse de sens avec l’espace de circulation piétonnière et avec l’architecture du YMCA. Cette œuvre se veut un questionnement sur les inégalités sociales et technologiques au sein même de son utilisation et de sa présence au quotidien en relation avec l’urbanité. Le but de cette recherche est de mettre de l’avant l’agentivité de la femme dans le contexte urbain par une présence à la fois visible et invisible. Un paradoxe s’installe entre la technologie et le contexte dans lequel l’œuvre est présentée. Le corps est visible avec l’application et invisible sans dispositif technologique. Néanmoins, même invisible, l’œuvre existe sous une forme informationnelle et intentionnelle.

[1]    Leslie Kern, Ville féministe : Notes de terrain, Montréal, Éditions du remue-ménage, 2022, p. 13.

Fonction chromatique par Ludovic Boney (Terrasse de la Côte d’Abraham)

Fonction chromatique propose des formes et des idées reconnaissables, mais difficiles, voire impossibles à catégoriser.  Deux rouleaux recouverts d’écailles de couleurs sont suspendus par des câbles, soutenus par une structure en aluminium aux allures énigmatiques. L’ensemble intrigue par l’expression de rôles et de fonctions qui sont étrangères et indéchiffrables.

L’œuvre est une composition technique et architecturale. Elle reprend l’essentiel des préoccupations de l’artiste en sculpture monumentale où les contraintes matérielles et techniques sont une partie intégrante du concept artistique. C’est à partir du matériel, de ses qualités mécaniques et esthétiques, et par la composition des assemblages, que la sculpture s’incarne, prend forme, et trouve son sens d’œuvre d’art. Avec la réalité augmentée l’œuvre spatiale prend un tout autre sens avec des possibilités cinétiques inédites et inusitées.

Les structures en aluminium aux formes et aux lignes élégantes forment un gréage étonnant. Leur composition déjantée ajoute à cette impression d’équilibre précaire, mais avec un flegme assumé et essentiel.

Fonction chromatique semble appartenir à un système en provenance d’un autre monde : un espace formel étranger et onirique fonctionnant avec ses propres codes, sa propre sémantique. De ces deux appareils monolithiques, construits et assemblés tel un jeu de mécano, il se dégage une sorte de sérénité, de sagesse.

Crédits

Production : Les Productions Recto-Verso et ALTKEY

Idéation et direction artistique : Emile Beauchemin et Mélanie Bédard

Graphisme de l’application : Catherine Lemieux

Conception sonore : Millimetrik


Biographies

Carol-Ann Belzil-Normand vit et travaille à Québec. Elle poursuit ses études au doctorat en littérature et arts de la scène et de l’écran à l’Université Laval. Dans sa recherche, elle s’intéresse au concept de frivolité comme approche méthodologique sensible et humoristique à travers le cinéma d’animation. Belzil-Normand a effectué des résidences de création et participé à des expositions collectives dans plusieurs centres d’artistes au Québec. Son travail a été mis à l’honneur lors d’expositions individuelles à Arprim, l’Atelier Presse-Papier, La Bande Vidéo, Caravansérail, la Galerie R3 et l’Oeil de Poisson. Elle a diffusé ses films d’animation lors de nombreux festivals locaux et internationaux. De plus, elle est l’autrice de deux recueils de poésie, soit Sanités (Moult Éditions, 2020) et PUSSY GHOST (Écrits des Forges, 2021).

Ludovic Boney est originaire de Wendake (Québec).

À sa sortie de l’École des métiers d’arts de Québec en 2002, il fonde le Bloc 5 – atelier de production artistique – en compagnie de quatre artistes. Il y travaille et réalise ses premiers projets d’art public en son nom, mais également en collaboration avec de multiples artistes.

Depuis 2006, il œuvre sur des projets d’art public de grande envergure et présente son travail régulièrement en galerie ou dans les centres d’artistes. Il a récemment présenté ses œuvres au Musée McCord de Montréal et à TRUCK Contemporary Art de Calgary.

Parmi ses dernières réalisations marquantes en art public, on note Réaction en chaîne installée à l’École de Technologie Supérieur de Montréal (2019), Les Arches d’entente au Musée de la Civilisation de Québec (2019), et son imposante Cosmologie sans genèse au Musée National des Beaux-Arts du Québec (2016).

En 2022, il installera sa plus grande œuvre intérieure, Théâtralité contextuelle qui se déploiera en suspension sur plus de 4 étages au nouveau HEC de Montréal.

Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et privées.